« Photographe sans concept », c’est ainsi que se définit Cédric Bossard. Sans vouloir le contrarier, on dira plutôt « sans apriori ». C’est en effet sans idées préconçues qu’il immortalise toute grâce fugitive passée dans son viseur ; qu’elle soit minérale, végétale, littorale ou animale. À commencer par sa rencontre magique avec le « quatuor du Quellen ».


« Pour une expo itinérante, se souvient l’artiste, le Conseil départemental m’avait proposé de mettre en valeur quatre sites naturels : le Dourven, les falaises de Trédrez, les Traouïero. Le quatrième était le moins connu de moi : le marais du Quellen, à Trébeurden. » Ce marais, Cédric va l’arpenter en tous sens pendant des mois, puis des années. C’est un lieu inhospitalier, humide, où l’on doit parfois abandonner une botte tant la boue est gourmande et dont les seuls locataires sont quatre chevaux de Camargue introduits là il y a des années pour entretenir l’écosystème. Dès qu’il les croise, le photographe tombe sous le charme.De l’eau jusqu’au poitrail ou le sabot au sec, le « quatuor du Quellen » boulote tout ce qui passe à sa portée, « même les magnifiques iris jaunes ». Ces hongres (castrés) sont frères sosies, inséparables. « Je ne les ai jamais vus les uns sans les autres, surtout à la l’heure de la sieste. »
Les approcher ? « Ce sont des chevaux sauvages. Il faut trouver l’instant approprié, mais ça m’est arrivé. » Ils ont leurs rites et Cédric a longtemps su où les dénicher en fonction des saisons et des heures de la journée. Seulement, depuis cinq ans, une partie du marais, impraticable à l’homme, leur a été ouverte et ils en sont devenus quasi invisibles. Cédric se console avec les centaines de clichés qu’il a pris à l’époque, et dont chacun pourra apprécier la qualité après les fêtes puisqu’une sélection sera exposée au Café’In, cet hiver.
Cependant les chevaux ne représentent qu’une partie de l’œuvre du photographe dont on peut découvrir les autres facettes sur son site : www.cedric-bossard.com/index.php