On le sait bien, les territoires ruraux ont beaucoup souffert ces dernières décennies : population en recul, sentiment prégnant d’abandon de la part des services publics, fermeture de commerce… Mais le déclin n’est pas, surtout depuis la Covid, une fatalité. Exemple à Maël-Pestivien où le maire Joseph Bernard et son équipe multiplient les projets afin de renforcer l’attractivité de leur commune.
L’ouverture, en avril dernier, du café-épicerie Bara Mel a été un événement majeur dans la vie de Maël-Pestivien, petite commune de 354 habitants située dans une belle campagne vallonnée, à équidistance, environ treize kilomètres, de Callac et de Bourbriac.
« C’était de la folie », se félicite Joseph Bernard, le maire. Ce projet n’avait rien d’évident pour une collectivité de cette taille.
« Il y avait quelques sceptiques devant les sommes engagées, poursuit Joseph Bernard. Nous avons tout de même investi 710 000 euros hors taxes pour le commerce et le logement. »
À force de persuasion, le maire est parvenu à convaincre son conseil.
« J’ai insisté sur le fait que nous avions un choix à faire et qu’il fallait aller au bout des choses et se tourner vers l’avenir. »
Le Département, Guingamp-Paimpol Agglomération et l’État confirment alors leur participation à hauteur de 300 000 euros, le reste étant financé par un emprunt sur vingt ans au taux de 0,92%.
« On me dit souvent qu’il fallait oser, que tout le monde ne l’aurait pas fait. Mais nous avons montré que nous, petite commune, étions capable d’investir. » Les subventions ne sont toutefois pas venues toutes seules. « Il a fallu aller les chercher. »
Mais au final, cette « grosse » opération apporte un réel dynamisme à Maël-Pestivien. « On parle de nous et les gens de l’extérieur viennent. C’est une belle satisfaction. »
Outre ce nouveau commerce multi-services, la commune, où plus de quatre cent cinquante véhicules se croisent en moyenne par jour, possède quelques atouts qui facilitent grandement le vivre-ensemble : tout d’abord un (vrai) bureau de poste ouvert tous les matins, 6 jours/7, (« Une grosse bataille », dixit le maire), une médiathèque, une salle des fêtes fonctionnelle, un excellent restaurant et une école publique qui accueille actuellement trente six élèves. Et il y a également dans les cartons la création de deux logements dans un ancien commerce envisagée en lien avec Guingamp Habitat. « Les choses vont se débloquer, espère Joseph Bernard. D’autant plus qu’il y a une forte demande pour la location. » Par contre, et c’est bien dommage, la fibre tarde encore à arriver chez la totalité des habitants. « Nous l’espérons pour 2024. »
Malgré une offre de soins en berne et un certain éloignement des centres urbains, la commune attire. Témoin, ces couples, une quinzaine, qui se sont installés à Maël-Pestivien ces toutes dernières années.
Bien sûr, les prix encore abordables de l’immobilier dans le secteur n’y sont pas étrangers, tout comme, se plaît-on à croire du côté de la mairie, « l’attrayant » cadre de vie Maëlois.