L’arrivée de la boulangerie ambulante de Clément Bruneteau constitue à elle seule un petit événement lorsqu’elle prend place dans les centres-bourgs qu’elle dessert. Dans ces communes où bien souvent il ne subsiste plus, ou si peu, de commerces, ses pains spéciaux, brioches, cookies et viennoiseries sont attendus avec impatience.
Le projet initial n’était pas tout à fait celui-là, Clément Bruneteau se serait plutôt vu dans une boulangerie dite classique lorsqu’il a quitté son emploi de boulanger-salarié au Super U de Lanvollon. Mais cela réclamait tout de même un budget conséquent. Il a donc opté pour une formule différente avec un fournil à son domicile de Plouisy et un camion ambulant avec lequel il se rend une fois par semaine dans des communes dépourvues de boulangerie. Et cette approche de son métier, un peu à l’ancienne, le satisfait pleinement.
« Je ne pensais pas que le fait d’aller vers les gens me donnerait autant de plaisir, dit-il. On est au plus proche du territoire et le contact est direct. »
Et il y a bien sûr cette notion de service qui lui tient tout particulièrement à cœur. C’est un peu pour cela qu’il ne se cantonne pas au bio. « J’en propose en effet pas mal mais pas seulement. Comme ça, il y en a pour tout le monde. Les plus âgés sont, par exemple, très attachés à leur pain blanc. »
Le boulanger concocte en amont sa gamme dans son fournil à des horaires raisonnables (il ne fait pas de pâtisserie car son camion n’est pas équipé) et prend, deux fois par semaine, les routes de campagne. « Le mardi après-midi, je suis à Landebaëron, Saint-Laurent et Brélidy et le dimanche matin à Trévérec, Le Faouët et Saint-Gilles-les-Bois. Je reste une petite heure à chaque endroit. Et c’est vrai que lorsque j’arrive, il se crée une certaine dynamique, notamment à Saint-Laurent où nous sommes trois devant le café Elle-Écrit avec Lucia Penazzi, qui vend ses yaourts et ses fromages, et Loïc Picton, le maraîcher. Il y a alors une ambiance de marché et nous devenons de fait un point de rencontre où se tissent des liens. »
Et, depuis qu’il s’est installé à son compte en mai 2020, juste après le premier Covid, les affaires marchent bien pour Clément. « J’ai eu des gens tout de suite et les commandes représentent aujourd’hui près de 80% de mes ventes », souligne celui qui a auparavant exercé plusieurs métiers, notamment dans la fibre optique, avant de devenir boulanger à Lanvollon pour « être vraiment dans le concret. »
Au tout début, Clément travaillait toujours là-bas et faisait ses tournées le dimanche matin. « Et petit à petit, je suis passé à 80% puis à 50% pour finalement me consacrer totalement à Co’Pain de Campagne. 2020 était pour moi le bon moment pour me lancer. »
Co’pain de Campagne
Boulangerie ambulante
Plouisy
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