C’est une maison qui a attiré Richard ici

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Grand voyageur, Richard s'est installé à Lanvellec.

Londonien de mère galloise, Richard est grand voyageur. Il a vécu en Australie, Irak, Italie ; comme vigile, informaticien, tour opérateur… Au chômage en 2003, il décide de migrer en France, moins attiré par le pays et sa culture que poussé par les prix de l’immobilier dans son pays. « 

«Je n’étais pas le seul alors, les Anglais achetaient tout ici !» Hésitant entre la Vendée et la Bretagne, il tombe en arrêt devant une longère à Vieux-Marché. « Avec un ami, on en a fait un gite durant deux saisons, et acheté celle-ci à Lanvellec. » Egalement propriétaire d’une maison en Angleterre, il préfère la mettre en location et rester en Bretagne. « Quand j’y vais, je n’aime plus le côté « busy » des Anglais. Ici, je suis bien, au calme avec mes poules… »
Le premier lien inconscient avec la Bretagne est peut-être atavique : dans les années 30, sa mère voyait passer les « Johnnies » de Roscoff qui lui vendaient des oignons. Baragouinant en breton et gallois, ils parvenaient à se comprendre.
Mais le français, paradoxalement, c’est Shakespeare qui le lui a appris. Keith Bradford et William Gilbert, compatriotes parfaitement francophones, lui demandent en 2006 de devenir régisseur de la troupe Shakespeare en Trégor. « J’apprenais le français sur une version bilingue des pièces, durant les répétitions, ou avec les acteurs qui venaient me parler. »
Depuis, Richard se débrouille bien dans notre langue et participe à toutes les pièces de Shakespeare données en Trégor. Ses amis sont anglais, australiens, bretons… mais ce qui retient le plus son attention, en dehors de Mc Beth ou Hamlet, ce sont ses poussins frais éclos dont il parle longtemps, avec affection. On ne choisit pas toujours les raisons de son attachement.
Qui sait si Richard ne repartira pas un jour, mais pour l’instant il savoure le calme de son treizième hiver breton. Sa seconde patrie désormais.