Yi entame sa 3ème phase d’intégration

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A Pékin en 2005, lorsqu’elle rencontre son mari, Yi n’a aucune idée de son futur lieu de vie. « Angers me semblait petite par rapport à Wenzhou, mais ça m’a paru immense par rapport à Lannion ! » (rires et français impeccable).
Elle passe ensuite dix ans la tête dans le guidon, entre travail, éducation de son fils Noé et entretien de la maison. « En Chine, la famille prend le relais. Ici on doit tout faire après la journée de travail… »
Dix années, c’est bien pour faire un premier bilan. Parfois Yi a l’impression d’être un peu limitée à une bulle typiquement lannionaise : ingénieurs, profs… « , très gentils mais pas intégrés eux-mêmes à 100 % car venant souvent d’ailleurs. « J’aimerais connaître des profils plus variés, des Bretons de souche par exemple ».
Alors Lannion, ville trop petite ? « Oui, mais on a une qualité de vie incroyable ici. Quand je raconte en Chine que je fais de la plongée, ils me croient riche ! Pour pas cher, on peut faire plein de choses. Il y a beaucoup d’activités et de spectacles pour une petite ville. On vit sainement… Là bas je suis toujours malade. »
Lorsqu’elle revient de Wenzhou ou Paris, elle se sent « heureuse de revenir chez moi », trahissant par ce dernier mot une assimilation inconsiemment réussie.
Heureuse même si les nuits lannionaises ne sont pas toutes de folie ? « Je n’ai plus l’âge de me coucher chaque soir à 4 h du matin. »
C’est le bon moment, pense-t-elle pour apprécier pour de vrai les gens et les atouts d’ici.