Tréguier, ville à part… Et même à part belle

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Les portes de la ville (XVII ème siècle) avaient pour fonction de surveiller la rivière et le port. Elles servaient également de greniers à grains.

Ancien diocèse, ancienne capitale du Trégor, ancienne… beaucoup de choses… Et si Tréguier s’appuyait sur son passé glorieux pour se bâtir un présent serein, sans s’endormir ni se renier ?

Aux âges sombres, Tréguier est née à cet endroit précis, parce qu’elle était protégée sur deux de ses trois côtés  par les rivières du Jaudy et du Guindy. Cette protection naturelle, un port abrité et l’accès à la mer à seulement 9 km en ont fait un riche carrefour commercial, au point d’en faire la capitale d’un Trégor à qui elle a donné son nom. Mais au XIXe, la cité a raté le virage industriel puis, dans les années 60, n’a pas bien négocié celui de la révolution technologique, comme Lannion. Tréguier est restée enfermée dans ses 153 petits hectares et son passé glorieux. Même les hauts murs qui ceignent ses propriétés parlent d’une ville un peu fermée. Au point que les habitations du centre, jolies mais vétustes, se vident. La population baisse lentement. Pourtant, qu’il fait bon se promener dans ses ruelles ou au bord du Guindy, apercevoir un coin de jardin clos par une trouée de mur, une flèche de la cathédrale entre deux encorbellements. Qu’il fait bon flâner place du Martray ou sur les quais du Jaudy, loin des trépidations modernes. Comme la jeunesse du lycée Savina, le théâtre de l’Arche, les Mercredis d’été, le festival Beg Chopin rendent la ville douce à vivre… Et si on adaptait le patrimoine remarquable des maisons au nouveaux canons du bien-être et des économies d’énergie ? Et si on ouvrait des brèches, agrandissait les fenêtres et abaissait les murs pour faire revenir la lumière et les habitants, sans faire fuir les touristes ? Tréguier a des atouts que les autres n’ont plus. Comme une belle endormie qui n’attendrait plus qu’un baiser ou un rayon de soleil pour se réveiller.

Quelques chiffres

  • 2489 C’est le nombre d’habitants en 2013. Il y en avait 3815 en 1872. Les gens délaissent le centre pour la périphérie.
  • 56 % Plus de la moitié de la population de Tréguier (intra-muros) a plus de 80 ans et 56 % des ménages sont retraités. Les communes alentours font singulièrement baisser ces moyennes.
  • 330 c’est le nombre de places au port de plaisance, créé en.  Et 110 m c’est la longueur des bateaux qui peuvent accoster au port de commerce depuis que le quai a été agrandi.
  • 78 % des habitants déclarent aimer leur ville. Mais ils sont 84 % à lui souhaiter un regain de jeunesse.