Francis Favereau et la langue bretonne : «Il y a une vraie vitalité linguistique »

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Le linguiste et écrivain Francis Favereau a beaucoup œuvré pour la connaissance et la promotion de l’histoire de la langue bretonne. Notamment en publiant quantité de romans en breton et français, d’essais et de manuels d’apprentissage dont un dictionnaire bilingue* de référence breton-français-breton et une non moins remarquable Anthologie de la littérature bretonne au XXe siècle. Le Guingampais poursuit aujourd’hui encore son inlassable travail de passeur de mémoire.

Francis Favereau est un fin connaisseur de la langue bretonne et de l’évolution de celle-ci. Aussi, il est difficile pour l’ancien professeur émérite en langue et littérature bretonnes de l’Université Rennes 2, aujourd’hui retraité, de rendre des avis tranchés et définitifs quand on lui parle de la santé du breton.
« Elle n’est pas pire qu’elle n’a été, lâche-t-il. Pour ma part, je reste optimiste. C’est vrai qu’il y a une érosion des locuteurs mais du point de vue de la création, de la production, de la littérature, de la présence dans les médias, ça marche pas mal du tout. Et, surtout, ça se renouvelle. Il y a une vraie vitalité linguistique. »
D’après une enquête commandée par la Région Bretagne et réalisée par l’institut TMO en 2018, on estime que 5,5% de la population bretonne, soit environ 207 000 personnes de plus de quinze ans connaît le breton, chiffre en très légère hausse par rapport aux années précédentes.
Mais il y a tout de même quelques bémols : seules 140 000 d’entre elles le parlent au moins une fois par semaine et le panel est vieillissant, l’âge moyen étant de 70 ans.
« Les Bretons sont globalement favorables à ce que leur langue perdure. Mais sont-ils prêts à faire ce qu’il faut ? », s’interroge Francis Favereau.
Pourtant, la langue devrait, doit être un cadre pour voir les choses. « Il s’agit d’une symbiose : une région se découvre par la vue et par le son. »

  • Geriadur godell at brezhoneg a-vreman, Skol Vreizh