Gwennili*, pâtes fraîches et raviolis au Vieux-Marché : L’hirondelle s’est envolée

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Il était devenu difficile pour elle de continuer à enseigner. À ses yeux, les conditions n’étaient plus réunies pour faire du bon travail avec ses élèves. Nathalie Clozel a donc quitté l’Éducation nationale pour épouser le métier d’artisane pastière.

« C’est un ensemble de choses qui ont fait que j’ai quitté mon métier d’institutrice, explique Nathalie Clozel. Les élèves bien qu’attachants sont, il faut bien l’admettre, de plus en plus difficiles. Mais, surtout, les moyens que nous allouait l’Éducation nationale se sont réduits comme peau de chagrin. » De plus en plus difficile, d’après elle, d’exercer dans de bonnes conditions une profession qu’elle a pourtant tant aimée. « Je me posais pas mal de questions devant la dégradation du service public, avoue-t-elle. Il était grand temps pour moi d’écrire une nouvelle page. C’était le bon moment pour envisager autre chose, quitte à perdre du salaire. »
Changer de voie, d’accord, mais pour aller où ?
Peut-être vers un métier « concret ». Elle pense tout d’abord à la fabrication de crêpes ou de pain. Mais ces créneaux sont déjà bien pourvus. Elle en discute longuement avec Yann, son mari, et, ensemble, ils apprennent que Jean-Bernard Denis de Kerfot cesse son activité de pâtes fraîches. Il y a là une piste à creuser. Ainsi, leur cuisine devient une sorte de laboratoire de recherche et développement. « J’ai fait d’innombrables essais afin de trouver le goût, la texture et la couleur qui me convenaient », s’amuse-t-elle aujourd’hui.
Ensuite, est venue la mise en œuvre à grande échelle. « J’ai acheté une machine italienne et j’ai adapté mes recettes à celle-ci. »
Les premiers paquets de pâtes au blé dur bio sortent ainsi du labo courant 2021.
Et, à ces pâtes, se sont vite ajoutés les raviolis. « Faire des raviolis est souvent une aventure. Mais c’est très agréable à fabriquer : c’est doux, c’est joli. Il n’y a pas de monotonie et l’éventail des possibles est large. » Nathalie Clozel trouve rapidement une fidèle clientèle sur les deux marchés hebdomadaires auxquels elle participe et dans les magasins bio alentours. « Mes produits sont rares. Je ne connais pas de fabricant de pâtes au blé dur dans le coin. » Les choses s’enchaînent donc pour le mieux et elle n’éprouve aujourd’hui aucune nostalgie de son ancien monde. Bien au contraire. « Je ne fais pas plus d’heures qu’auparavant et je ne ramène pas de charge mentale à la maison. Car, quand j’ai fini ma production, la journée est bel et bien terminée. »

*Gwennili est le nom breton de l’hirondelle.

Gwennili au Vieux-Marché
Présente sur le marché bio du Vieux-Marché le samedi matin et sur celui de la ferme du Wern le mardi de 16h à 19h.
Également dans les Biocoop et commerces de proximité.