Emmanuel Pajot, artiste peintre à Saint-Brieuc : « Étendre ma toile »

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L’artiste briochin Emmanuel Pajot possède un univers bien à lui. Ses grandes toiles aux couleurs vives, fortement influencées par le néo pop et le monde de la publicité, sont en fait des fresques surréalistes aux messages détournés et souvent critiques de notre société de consommation. Rencontre.

Emmanuel Pajot adore les grands formats. Ses compositions sont en effet de belles taille. Souvent en 100 x 100. Et le doute n’est pas permis quant à ses sources d’inspiration. Le néo pop, voire le pop art, le graffiti et le monde des icônes ne sont jamais bien loin. « J’utilise essentiellement les couleurs primaires, que je mélange peu. Cela donne de la gaîté et des œuvres vives et lumineuses. »
Ce travail minutieux de création se fait le plus souvent à l’huile, à la bombe, au pochoir ou encore par collage.
« Ce sont des contraintes et il me faut du temps pour finaliser une toile », explique-t-il dans son atelier aux subtiles et parfois indicibles odeurs de peinture. Et à l’instar de ses collègues du mouvement artistique néo pop, il aime beaucoup détourner les personnages iconiques, tel que Goldorak, pour nous raconter sa vision, parfois sévère, de l’époque dans laquelle nous vivons.
L’artiste s’est vu bien des fois exposé à Londres, Bruxelles, Paris ou lors de salons d’art contemporain. Mais la Covid a quelque peu rompu cette belle trajectoire avec, notamment, la défection de certaines galeries. L’assise économique de l’artiste s’en est ressentie. Il lui reste bien sûr de fidèles acheteurs mais, aujourd’hui, celui qui fut une dizaine d’années durant journaliste radio à Rennes et à Saint-Brieuc (RCF), se concentre principalement sur les ateliers qu’il organise çà et là. « J’essaie de toucher divers publics, de milieux particuliers. J’interviens ainsi auprès de personnes en situation de handicap ou socialement défavorisées, à la maison d’arrêt de Saint-Bieuc et auprès de mineurs non accompagnés. Je vais aussi dans les centres sociaux ou de loisirs. Le but est de créer de l’interaction et des liens à travers la pratique artistique. »
Si ces prestations s’avèrent au final plutôt chronophages, Emmanuel Pajot essaie, dans la mesure du possible, de ne pas trop s’éloigner de ses toiles. « En réalité, mes peintures nourrissent la dynamique de mes ateliers. »
Ainsi, le Briochin, qui expose toujours, a trouvé avec cette double pratique un équilibre et un très beau moyen « d’étendre sa toile ».

Emmanuel Pajot
Prix d’une toile : 2000 à 2500 euros.
Saint-Brieuc au 06 63 63 28 59