Joseph Bernard, maire de Maël-Pestivien : « Nous avons été capables d’investir »

0
792
Côté travaux, les réseaux ont été effacés et l'assainissement engagé. L'aménagement du bourg, raisonné, avec une priorité à la réhabilitation du bâti existant (il n'y a pas de lotissement ici) et beaucoup de verdure, a aussi été réalisé. « Pas simple, cette affaire », se remémore Joseph Bernard. Par ailleurs, la mairie gère actuellement cinq logements locatifs.

On le sait bien, les territoires ruraux ont beaucoup souffert ces dernières décennies : population en recul, sentiment prégnant d’abandon de la part des services publics, fermeture de commerce… Mais le déclin n’est pas, surtout depuis la Covid, une fatalité. Exemple à Maël-Pestivien où le maire Joseph Bernard et son équipe multiplient les projets afin de renforcer l’attractivité de leur commune.

L’ouverture, en avril dernier, du café-épicerie Bara Mel a été un événement majeur dans la vie de Maël-Pestivien, petite commune de 354 habitants située dans une belle campagne vallonnée, à équidistance, environ treize kilomètres, de Callac et de Bourbriac.
« C’était de la folie », se félicite Joseph Bernard, le maire. Ce projet n’avait rien d’évident pour une collectivité de cette taille.
« Il y avait quelques sceptiques devant les sommes engagées, poursuit Joseph Bernard. Nous avons tout de même investi 710 000 euros hors taxes pour le commerce et le logement. »
À force de persuasion, le maire est parvenu à convaincre son conseil.
« J’ai insisté sur le fait que nous avions un choix à faire et qu’il fallait aller au bout des choses et se tourner vers l’avenir. »
Le Département, Guingamp-Paimpol Agglomération et l’État confirment alors leur participation à hauteur de 300 000 euros, le reste étant financé par un emprunt sur vingt ans au taux de 0,92%.
« On me dit souvent qu’il fallait oser, que tout le monde ne l’aurait pas fait. Mais nous avons montré que nous, petite commune, étions capable d’investir. » Les subventions ne sont toutefois pas venues toutes seules. « Il a fallu aller les chercher. »
Mais au final, cette « grosse » opération apporte un réel dynamisme à Maël-Pestivien. « On parle de nous et les gens de l’extérieur viennent. C’est une belle satisfaction. »
Outre ce nouveau commerce multi-services, la commune, où plus de quatre cent cinquante véhicules se croisent en moyenne par jour, possède quelques atouts qui facilitent grandement le vivre-ensemble : tout d’abord un (vrai) bureau de poste ouvert tous les matins, 6 jours/7, (« Une grosse bataille », dixit le maire), une médiathèque, une salle des fêtes fonctionnelle, un excellent restaurant et une école publique qui accueille actuellement trente six élèves. Et il y a également dans les cartons la création de deux logements dans un ancien commerce envisagée en lien avec Guingamp Habitat. « Les choses vont se débloquer, espère Joseph Bernard. D’autant plus qu’il y a une forte demande pour la location. » Par contre, et c’est bien dommage, la fibre tarde encore à arriver chez la totalité des habitants. « Nous l’espérons pour 2024. »
Malgré une offre de soins en berne et un certain éloignement des centres urbains, la commune attire. Témoin, ces couples, une quinzaine, qui se sont installés à Maël-Pestivien ces toutes dernières années.
Bien sûr, les prix encore abordables de l’immobilier dans le secteur n’y sont pas étrangers, tout comme, se plaît-on à croire du côté de la mairie, « l’attrayant » cadre de vie Maëlois.