Le Café du Dimanche : «Je vous fais une lettre…»

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Louise et Lan Mafart au Café du Dimanche.

Chers amis,
Je vous écris une petite lettre depuis le Café du Dimanche, un chouette endroit. Le jour s’apprête à tirer sa révérence et je viens de trouver, juste en face de la sécu, tout près de Robien, le troquet dont je vous ai parlé. Il paraît que c’est sympa. C’est Hervé Pochon qui l’a dit sur France-Inter dans son émission « Un temps de Pochon ». Pourtant, au premier coup d’œil, il ne paye pas de mine. Genre ancien entrepôt austère. En fait, c’était un dépôt de pétrole. Mais une fois que l’on y entre , on est bluffé par l’ambiance. Il s’y dégage une belle atmosphère. Des bouquins partout, des tables remplies de crayons de couleurs, de ciseaux, de colle, de tampons de la poste, il y a même une petite machine à écrire. Tout ce qu’il faut en fait pour pratiquer l’Art postal. Et que dire de l’accueil. Pour Louise et Lan, les tauliers, le tutoiement est une évidence. Du coup, on se sent à l’aise. Et c’est donc tout naturellement que j’ai commandé une petite bière et entamé la discusse avec mes voisines et voisins de comptoir. Des jeunes et des vieux de tous âges comme on dit. On parle de tout : du travail, de la famille, de lien social, de reliures, des bistrots qui ont tendance à disparaître en Bretagne alors qu’il y en a de plus en plus en région parisienne (si,si) et aussi de l’avenir qui nous semble malgré tout encourageant. C’est vous dire si on est optimiste de nature.
A côté, j’entends le crépitement de la machine à écrire, genre commissariat des années 70. On me chuchote qu’il s’agit de la jeune adolescente qui, l’autre jour, tout accaparée par la lettre qu’elle écrivait à une (ou un, on ne sait pas) amie, en a oublié l’heure et a raté son train. Sur une autre table, une petite fille écrit, me dit-on, à sa grand-mère. Ce sont des secrets que même sa mère ne doit pas savoir. Et elle ne fait son courrier qu’ici et nulle part ailleurs. Ça se passe comme ça au Café du Dimanche. On y vient pour écrire, lire, rencontrer des gens et, aussi, bien sûr, pour boire un coup.
Et là, depuis deux heures, j’ai un peu l’impression d’avoir volé du temps au temps. Et, finalement, ce n’est pas si mal.
Le Flâneur

Le Café du Dimanche
Louise et Lan Mafart
115, boulevard Hoche
22000 Saint-Brieuc
Ouvert le jeudi de 17h00 à 21h00 et du vendredi au dimanche de 11h00 à 21 h (Terrasse et serre)
«L’Art postal, c’est Louise qui en a eu l’idée », indique Lan. Des cahiers de mots et d’images sont à disposition ainsi que l’aide de Louise, ancienne écrivain public. Les enveloppes et autres supports sont à 3,50 € . Cet art surréaliste est une tradition de la Poste, un hymne à la correspondance. Ce ne sont pas les parrains du lieu, Sylvie et Patrice, tout deux facteurs, qui nous contrediront.
« Lan est un faiseur, un créateur de lieu, une forme d’artiste, dit Louise, admirative. Ce café, c’est un peu sa toile.» Ce bistrot est aussi une librairie avec un grand nombre d’ouvrages de poésie et de sciences humaines, les deux passions de Lan (créateur du Caplan à Guimaëc)
«Ma photo du Dimanche »
Pierre-Yves Jouyaux photographie depuis un an la vie du café et cela donne des photos d’une très grande sensibilité, un peu à la manière des photographes humanistes. Il proposera le 11 mars prochain à 16h30 (gratuit) une projection où chacun sera invité à réagir à la photo de son choix de la manière qui lui convient (une phrase, une poésie, une chanson).

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