À 30 km/heure sur les routes de France et de Navarre : Jack Cornillet, l’hyperactif du VéloSolex

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Jack Cornillet, ici avec Anne, est un spécialiste de la remise en état des VéloSolex. « Ce qui est important, c'est la qualité des roues et du guidon. Ainsi que l’étanchéité du moteur. » Il vous faudra débourser environ 350 euros pour un tel travail.

C’est le grand spécialiste de la spécialité. Si vous parlez Solex, son nom s’invitera immanquablement dans la conversation. C’est bien simple Le quotidien Le Télégramme l’avait, il y a quelques années, baptisé « le Solexophile ». Rien de répréhensible en soi mais tout était dit ou presque : Jack Cornillet est un hyperactif du VéloSolex.
Quand il n’organise pas des concentrations ou des manifestations autour de ses deux-roues préférées, il les répare dans son vaste atelier de Plerneuf.
« Je commercialise aussi des pièces pour les collectionneurs », confie le retraité.
C’est tout jeune, à 16 ans, que Jack goûte pour la première fois aux joies du Solex.
« Le Solex avait la réputation d’être casse-gueule mais c’était un très bon moyen de transport, sympathique et très économique. »
Ayant quelque peu abandonné l’affaire, Jack retrouve des sensations qu’il croyait avoir oubliées des années plus tard lorsqu’une voisine lui en offre un. « Et là, j’ai craqué. » À tel point, qu’il en possède à ce jour plus de 180 (pas tous en état). Une véritable collection.
Jack et son épouse Anne, une convertie de longue date, sont très impliqués dans les sorties « Solex » de l’Association Bretonne de Véhicules Anciens.
« Nous avons commencé par la Solexine à Kerlabo, il y a 22 ans. Puis nous avons poursuivi par des virées à l’aber wrac’h, en Anjou, en Charente-Maritime, sur la côte normande, dans le nord de la France, à Porcaro, sur le Tour de Bretagne des véhicules anciens et même en Angleterre.  C’est à chaque fois une aventure avec des tonnes de souvenirs  »
Ses sorties suivies généralement par plus d’une soixantaine de passionnés demandent un travail de préparation conséquent. Et c’est Anne et Jacky (qui est le président de la section Vélos-CycloSolex de l’ABVA) qui s’y attellent.
« Il faut tester les circuits, prévoir les bivouacs, les petits déjeuners, le véhicule d’ouverture, le camion d’assistance, l’apéro du soir, les animations. Bref, tout un travail en amont. »
En général, durant ces semaine sportives et festives, le groupe effectue en moyenne 80 kilomètres par jour, parfois plus. Et la vitesse des petits bolides atteint les 30/35 km à l’heure.
« On peut ainsi flâner, découvrir les paysages et prendre des routes que l’on n’aurait par ailleurs peut-être jamais empruntées. »
La notion de plaisir, on l’aura compris, n’est jamais bien loin chez ses « pilotes » de Solex.
Et des liens forts se créent forcément entre les participants, quel que soit leur âge. Comme pour Pierrot, aujourd’hui 89 ans et Jules 14 ans, petit fils de Jack. Jules qui roule aujourd’hui sur Solex d’un maginifique bleu.Une couleur identique à celui que chevauchait fièrement son grand-père en… 1969.

L’atelier du VéloSolex
Le Bois Morin à Plerneuf
06 07 79 49 09

Sept millions de Solex et moi et moi…
Rustique, fiable et pas cher, le VéloSolex a connu un immense succès populaire dans la deuxième partie du vingtième siècle. « La bicyclette qui roule toute seule » était alors un moyen de transport économique (l’équivalent de 2 euros pour 70 à 80 kilomètres) utilisé par des milliers et des milliers de lycéens, étudiants ou ouvriers. C’était un peu la 2 CV des cyclomoteurs. Plus de sept millions de Solex, un 45 cm3 avec une transmission par galet sur la roue avant, seront vendus entre 1946 et 1988. Un sacré succès populaire. Le prix d’un Solex est aujoud’hui de 600 à 650 euros. Parfois plus (1200 à 1500 euros).