Benjamin Lefrançois, maréchal-ferrant : Ce métier, c’est le pied !

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Benjamin Lefrançois, qui débute par tradition ses journées de très bonne heure, passe en moyenne près d'une heure (47 minutes) sous un cheval. Celui qui avoue être « drogué » par son métier aime beaucoup travailler en étroite collaboration avec les vétérinaires.

Benjamin Lefrançois aime parler de son métier. Avec passion. Mais beaucoup moins de lui. Rencontre avec un maréchal-ferrant itinérant qui quatre années durant a suivi le sélectif cursus des Compagnons du Devoir. Aujourd’hui, il a déposé ses outils à Saint-Donan, à un petit trot attelé seulement de Saint-Brieuc.

On le sait : un passage chez les Compagnons du Devoir et du Tour de France est dans l’esprit de beaucoup gage de qualité, voire d’excellence.
« C’est en effet un beau passeport, admet Benjamin Lefrançois qui a débuté son compagnonnage en maréchalerie en 1999. J’y ai beaucoup appris professionnellement et, aussi et surtout, humainement. »
Et il espère que sa pratique du métier va au delà du « poseur de fer ». Perfectionniste, il participe d’ailleurs régulièrement à des rencontres ou à des stages, notamment au Haras du Pin dans l’Orne et au Cirale-EnvA de Goustranville, afin de se former encore et encore. Et également pour s’enrichir de l’expérience des autres.
Toujours, il privilégiera la qualité de son travail à la quantité. « Je ferre en moyenne huit chevaux par jour et réalise une dizaine de parage (manucure ndlr), pas plus. »
Ce « docteur du pied », comme il aime à se définir, intervient surtout auprès de chevaux de très haut niveau ou chez des particuliers, « près des oubliés ». Et ce dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour de Saint-Donan.
« Je contrôle la biomécanique de l’équidé, sa locomotion avec minutie. C’est important car il vaut mieux voir son maréchal-ferrant que son vétérinaire. » Et ce travail, Benjamin l’adore. « De trop peut-être car je suis un grand, grand passionné », confesse-t-il.
Pour lui, la maréchalerie est aussi affaire de mental. « C’est physique et parfois, on est bien secoué. C’est là qu’il faut prendre le dessus. C’est primordial. » Pour autant, l’homme aux quatre CAP (menuiserie et cuisine notamment) ne se destinait pas forcément à une telle carrière. Il a en effet multiplié les formations et les expériences : driver de trotteurs, homme d’écurie, chantiers humanitaires à Madagascar, employé au service des sports à la ville d’Orléans. Mais avec toujours cette idée entêtante de se mettre un jour à son compte en tant que maréchal-ferrant. Ce qu’il fait tout d’abord à Vannes en 2010, après son Tour de France (et aussi de Suisse) et quelques années en tant qu’employé avant de s’installer dans la région puis, depuis quelques mois, à Saint-Donan. Commune dont le dernier maréchal a cessé son activité en…1987.

Benjamin Lefrançois
Maréchal-ferrant itinérant
Compagnon du Devoir
Chevaux de selle – chevaux de sport
Saint-Donan au 06 22 39 06 81