Le Centre d’art GwinZegal à Guingamp

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Jérôme Sother, Solange Reboul, Mélanie Goualan, Adèle Delefosse et Mattéo Flament partagent la cour de la prison de Guingamp avec l'Inseac . « Nous sommes dans une même démarche de transmission et de partage. » En cette fin d’année 2024 et tout début 2025, GwinZegal accueille l'artiste protéiforme (sculptures des formes, photos, vidéos et dessins) Florian Fouché.

Confortablement installé depuis avril 2019 dans la prison de Guingamp, le Centre d’art de GwinZegal est un lieu qui a pour ambition première de donner une juste image de la création photographique contemporaine. Les 20 000 visiteurs annuels tendent à prouver le réel intérêt du public pour les ambitieuses créations artistiques exposées tout au long de l’année dans cet endroit si singulier.

Comment choisit-on d’exposer tel ou tel artiste ? N’est-ce pas, au final, quelque peu subjectif ? En réalité, le mode de sélection de l’équipe de GwinZegal se veut, tout au contraire, extrêmement professionnel. Celui-ci s’appuie sur une expertise avérée et une indéniable expérience. « Nous suivons avec beaucoup d’attention le travail de nombreux photographes depuis des années et lorsqu’une opportunité* se présente, nous la saisissons, explique Jérôme Sother, codirecteur de la structure. Nous avons aussi une certaine ambition sur ce que l’on veut montrer et à cœur de diversifier l’offre afin de nous adresser à tout le monde. »
Si, parfois, les expositions nous amènent ailleurs, à New-York, Liverpool ou, plus récemment, au Japon avec Issei Suda, le monde rural, notamment breton, a bien évidemment droit de cité à GwinZegal. Témoin cette remarquable série de Madeleine de Sinéty (photographies sensibles de la vie d’un petit village de 400 âmes en Ille-et-Vilaine entre 1974 et 1980) qui reçut une critique unanime. Le Centre d’art d’intérêt national accueille également de nombreuses résidences d’artistes. Ainsi, des talents renommés comme Malick Sidibé, Charles Fréger, Mark Neville, Isabelle Vaillant et tant d’autres ont séjourné quelques semaines, voire quelques mois, du côté de Guingamp afin de donner à voir une image « d’un territoire qui reste sans cesse à redéfinir, à décrire, à questionner. »
Bien sûr, cela a donné de remarquables expos et… de beaux livres. Car GwinZegal est aussi éditeur. « Cette année, trois de nos ouvrages ont été sélectionnés aux Rencontres de la photographie d’Arles, indique Solange Reboul, codirectrice. Et nous avons reçu le premier prix photos-textes pour Tu ne meurs pas de Ghazal Golshiri et Marie Sumalla. C’est pour nous une belle reconnaissance. »

  • Le centre d’art, qui travaille beaucoup auprès de divers publics, peut compter sur une dynamique équipe de 5 salariés à temps plein, plus un service civique et des stagiaires de passage qui donnent à l’ensemble « une belle énergie ». Le conseil d’administration d’une quinzaine de personnes est présidé par Claude Le Goux. GwinZegal reçoit les financements de la ville de Guingamp, du département, de la région Bretagne et de l’État et propose quatre expositions par an, la plupart en coproduction, budget oblige.

Centre d’art GwinZegal
4 rue Auguste Pavie à Guingamp
Ouvert de 14h à 18h30 du mercredi au dimanche inclus (horaires hors saison).